30 janvier 2007

Un premier bilan

Cinq mois à Leipzig, et me voici dans ma dernière semaine allemande avant de repartir passer trois mois à Paris.
Assez de temps pour tirer un petit bilan de ce premier semestre qui s'achève...

- Ma WG: des quatre zigotos qui partagent mon quotidien, je n'en retrouverai que deux en rentrant. Markus et Tabea rentrent chez eux. Nous avons trouvé une remplaçante pour Tabea, pour Markus nous cherchons encore.
Quand à moi, j'ai trouvé deux filles qui se partageront ma chambre - et le loyer - jusqu'à mon retour.
Une WG qui a eu ses crises et ses malentendus, mais au final une vraie Wohngemeinschaft, qui a su me faciliter les choses et me faire adorer la vie à l'allemande.

- La fac: au départ totalement chaotique, et puis peu à peu les choses se sont mises en place. J'ai su apprécier, et je l'apprécierai au second semestre, les séminaires où les étudiants sont autre chose que des moutons pas réveillés. Des gens intéressés, qui participent en cours, des exposés vivants et dynamiques... ça change!
Ces petits détails rigolos... le rituel de taper du poing sur la table à la fin de chaque cours pour montrer son approbation, le Schein, étape sacrée dans la vie de tout étudiant allemand, ce système de notes de 1 à 6 (1,0 étant la meilleure note) restant parfois, malgré une relative adaptation, un certain mystère...

- Leipzig: bon, je crois que j'en ai plutôt fait le tour, même si certains quartiers périphériques me restent un peu étrangers.
J'ai pas mal galopé dans cette ville, de jour comme de nuit, courant dans le parc, déambulant tranquillement dans le centre ou errant désespérément sur la Karli à la recherche d'un döner encore ouvert à 4h du matin (finalement Lucie, ce soir-là on aurait bien pu s'appeler les Kleingeldprinzessinen, nous aussi) ... Mais il me reste un aspect à découvrir vraiment: la musique classique. Entre l'opéra, le Gewandhaus et les concerts dans les églises, j'ai du pain sur la planche à partir d'avril.

- L'allemand: dur de s'auto-juger. Mais en cinq mois, quelques erreurs sont devenues cultes et reviennent régulièrement dans les conversations ("geh in deinem Zimmer"), quand à moi j'ai récupéré les tics de langage et expressions favorites de mes coloc'.

Et eigentlich, j'espère ne pas m'en débarasser trop vite.

27 janvier 2007

Les rêveries de la promeneuse solitaire

Voilà des semaines que je ne m'étais pas baladée rien que pour le plaisir, sans but, dans cet immense parc à côté de chez moi. Depuis trois jours il neige régulièrement, beaucoup moins que dans le sud de l'Allemagne, mais le charme est bien présent.
C'était l'occasion de prendre un peu le large, de faire quelques photos, de rêver un peu, et de profiter de cet endroit magnifique.
Extraits...



24 janvier 2007

La journée franco-allemande ** der Deutsch-Französische Tag


Ah zut, j'ai oublié de vous parler de la journée franco-allemande qui a eu lieu le 22 janvier 2007.

Histoire de rattraper tout ça et parce que je me vois mal commencer maintenant un long compte-rendu, voici un lien vers un article de "rencontres", le journal en ligne franco-allemand (cf rubrique des liens), qui fait un état des lieux de cette action annuelle.
L'article est en français, mais la version allemande est disponible sur le site, lui-même bilingue - s'il y a des germanophones qui passent par ici (?) et que cela intéresse.

Pour qui, par qui, pourquoi et comment a-t-elle été créée...

Vous trouverez tout ici:

http://www.rencontres.de/RegardsCroises.194.0.html?&L=2#7894

Viel Spass!

23 janvier 2007

Tête de turc

Le froid qui s'abat sur l'Allemagne est propice aux longues après-midi de lecture...

Je suis en train de lire "Ganz unten" de Gunther Wallraff - "Tête de turc" en français. L'histoire vraie d'un journaliste allemand qui s'est mis pendant les années 80 dans la peau d'un turc, Ali, à l'aide de déguisement, postiche et fausse moustache.
Pendant plus de trois ans, Wallraff/Ali a travaillé illégalement pour une entreprise de construction, a filmé et photographié secrètement les conditions de travail inhumaines, raconté les réflexions racistes quotidiennes, les brimades voire les coups lorsque le travail ne va pas assez vite - le quotidien de centaines de milliers d'immigrés venus tenter leur chance en Allemagne.



Ce livre est effrayant, mais absolument incontournable. Traduit dans plus de trente langues, il a provoqué un scandale énorme à sa sortie. L'Allemagne n'en ressort pas grandie, mais on comprend vite que cette histoire aurait pu se passer dans n'importe quel grand pays européen.
Seulement c'est un journaliste allemand qui a eu le courage de sacrifier trois ans de sa vie...

Wallraff ne s'est pas arrété là; il a entre autres également travaillé au "Bild Zeitung" - le tabloïd le plus connu d'Allemagne, et sans aucun doute le plus vendu - sous une fausse identité pour dénoncer les abus de pouvoir et les machineries qui se trament au sein de la rédaction, et en a là aussi fait un livre scandale.
Les actions de Wallraff l'ont mené à être l'une des personnalités les plus menacées d'Allemagne, si bien qu'il est surveillé en permanence et qu'il doit changer de domicile tous les deux ans.

En tout cas, un livre à lire absolument.

18 janvier 2007

Hocus Pocus

Normalement, le hip hop et moi, ça fait 4.
Et puis l'année dernière, mon frère m'a fait découvrir Hocus Pocus: des textes drôles, bien fichus, de l'autodérision et des références à d'autres styles de musique (le jazz entre autres, comme "73 touches" ou "bombastic jazz style"). Au final, des chansons intelligentes et bien écrites.
Je n'adhère pas forcément à tout, mais l'état d'esprit est vraiment le bon.
Voici "Hip hop", un duo avec The Procussions, un morceau se moquant gentiment du style vestimentaire des rappeurs.
Le clip est le premier d'hocus pocus, je le trouve assez drôle et le clin d'oeil aux années 80 est assez génial je trouve.
Enjoy!

17 janvier 2007

"Le couronnement d'un outsider"?


Voilà, il fallait s'y attendre, les journaux allemands s'y mettent eux aussi, et sans hésiter.
En fait j'aurais très bien pu titrer ce post "A l'est, rien de nouveau", en tout cas en ce qui concerne la politique française.
Car cet article, issu du journal local "die Leipziger Volkszeitung" (erlich gesagt: une feuille de chou) est finalement très banal, en tout cas pour une française déjà imbibée de débats politiques.
Cet article, donc, retrace le parcours de Sarkozy - entre machineries politiques et petites phrases bien senties, jusqu'à l'adoubement de dimanche, porte de Versailles.
Elu à 98,1%, ça laisse songeur quand à la suite.
S. est décrit comme parfois radical vis-à-vis des étrangers, et même vis-à-vis des jeunes de banlieue, qui selon le LVZ "ne lui ont toujours pas pardonné son vocabulaire" .


En bas de page, en encadré, vous pouvez voir, entre les photos de Sarko, le Pen et Ségolène Royal - les "grands favoris" de cette présidentielle 2007.
Le Pen, est pour l'auteur à mi-chemin entre "clown politique et gourou radical". Je vous passerai les réflexions sur Royal, qui sont un panaché de tout ce que l'on trouve dans la presse française et étrangère.

Tout ça pour dire quoi, au juste?
Pour montrer l'ampleur que ça prend, ici aussi. Le LVZ, un journal local, qui consacre une aussi grande page à ce sujet, sujet lui-même repris par toute la presse allemande, c'est déjà le signe d'un certain intérêt.
On se demande ici et là si les électeurs seront aussi enthousiastes à propos du duo "Ségo-Sarko" (expression reprise littérallement) que le sont les observateurs et journalistes (FAZ), on décrit les deux protagonistes comme deux populistes voulant chacun présenter le renouveau de leur parti (Süddeutsche Zeitung).

En fait c'est assez étrange de remarquer que la presse allemande n'apporte que très peu d'originalité à ce débat. Attention, que l'on me comprenne bien: évidemment, je ne lis pas tout, et j'avance ça du haut de mon regard franco-français, dans un pays où l'on est moins porté sur le débat, ou en tout cas d'une manière différente.
Je n'oublie pas qu'il s'agit avant tout d'informer... Loin de moi l'idée de déprécier la presse allemande. J'apporte une impression générale et personnelle, c'est tout.

Auf jeden Fall, je commence peu à peu à percevoir les avantages de tout cela. Oui, j'avoue que cela fait du bien d'allumer la radio et de ne pas entendre parler de ce puit sans fond qu'est l'élection présidentielle française. Je continue à m'y intéresser, mais de loin, et ce recul fait du bien.

Pendant ce temps-là, l'Allemagne s'occupe aussi de sa propre politique, d'Edmund Stoiber qui fait des siennes, et de Henrico Frank, ce chômeur qui s'était plaint à Kurt Beck (chef du SPD, socialistes allemands) de ne pas trouver de travail. Ce à quoi Beck, agacé de voir son bain de foule interrompu, avait répondu (en gros): "Rasez-vous la barbe et je vous trouve un emploi en quinze jours".
Après moultes péripéties qui l'ont fait connaître dans tout le pays, Henrico Frank a trouvé son "Traumjob" (le job de ses rêves): il est devenu conseiller en musique punk auprès de Imusic.

Et le meilleur dans tout ça, c'est qu'il n'a pas renoncé à sa barbe.

14 janvier 2007

Comment ça, bordélique?



Je suis en train de trier... mes photos.
Réjouissez-vous, chers parents, je débarque le 3 février à Orly!

J'aime pas le dimanche

Décidément, j'aime pas le dimanche. C'est le jour où on est sensé faire tout ce qu'on n'a pas eu le temps de faire dans la semaine; en gros, toutes les corvées qu'on a remises au lendemain... Jusqu'à ce qu'elles débarquent le dimanche, comme ça, tranquillement.
M'agace, le dimanche moi.

Sinon, j'ai quand même passé un bon week-end. Ca a commencé vendredi par un petit restau italien avec des français, puis avec une soirée erasmus en fin de soirée.
Revoir les copines italiennes, croiser les partenaires de galères (ô joies de l'immatriculation), ces têtes que l'on retrouve d'une fête à l'autre, se trémousser un peu... ça fait du bien, après une pause en France.

Samedi, le temps d'émerger, la journée passe vite, trop vite. Entre un "WG Tee" (notre grande spécialité, les membres de cette coloc' sont tous de grands théinomanes) où je passe une heure à tenter d'expliquer notre système politique à Micha (pourquoi je ne voterai pas pour le vilain monsieur aux sourcils pointus à qui le journal local consacre une page entière), le Hausarbeit sur "Junge Welt" que je tente de faire avancer (pas facile), hop, il est déjà l'heure de rejoindre Franzi, Wenke et d'autres pour une petite bouffe tranquille prévue depuis des lustres. Certains ne parlent pas allemand et mon anglais est laborieux, mais la soirée est très sympa.
Meine Damen und Herren, vous avez aimé le Van Damme français/allemand, voici à présent l'allglais: anglais matiné de "und", "oder", et autres "genau" ...

Allez, promis, cet aprèm' je commence mon McCall Smith en VO.

08 janvier 2007

Génération stagiaire

Bon, et bien voilà.
Je n'y croyais pas, et cet après-midi on m'a appelée pour m'annoncer que le CIEP était très heureux de me compter parmi eux à partir de début février.

Il me reste maintenant une foule de choses à régler avant de partir: déterminer le temps précis du stage, faire une demande de convention, me trouver un sous-locataire à Leipzig, trouver éventuellement une piaule à Paris (si rien ne marche tant pis, je me taperai les 3h de transports par jour), acheter mon billet d'avion... Ca me donne déjà le vertige.

Mais je crois sincèrement que ça vaut le coup.

A suivre...

05 janvier 2007

Vendredi, folle journée

Puisque j'ai beaucoup évoqué le fameux stage pour lequel j'ai postulé, autant le faire jusqu'au bout... Un stage de 3 mois (de février à avril) au CIEP, pour organiser une rencontre de journalistes français et allemands. Sachant qu'à partir de février j'ai deux mois de vacances, ça me semblait être l'occasion de faire quelque chose de concret. Bon, ça se passe à Paris, c'est l'inconvénient, mais ça semble être une super occas' pour débuter.

Hier matin c'était l'entretien. Les deux femmes qui m'ont accueillie ont été très bien, très chaleureuses et détendues... Moi aussi je l'étais d'ailleurs, jusqu'au moment où elles me disent avec un petit sourire que si je n'y vois pas d'inconvénients, elles auraient deux petits exercices à me faire faire: une traduction (thème) et la rédaction d'un communiqué de presse.
Y voir un inconvénient, moi? Nooooooon.
Gulp.
Jusqu'ici tout se passait très bien. C'était trop beau. Bon, j'ai fait ce que j'ai pu, crevée, malade (j'ai chopé la crève avant hier) et stressée comme j'étais. Mais du coup je m'attends plus ou moins à une réponse négative. Ce qui ne me plongera pas dans le désespoir, au contraire: si ça ne marche pas je profite de ces deux mois pour voyager un peu en Allemagne, continuer à parler allemand, accueillir ceux qui veulent venir etc.

Bref: réponse la semaine prochaine.

De toute façon je n'avais pas vraiment le temps de penser à tout ça: le reste de la journée n'a été que transferts d'aéroport en gares diverses et variées. Dans le train Berlin-Leipzig, je suis quasiment seule dans le wagon: j'allonge le siège, je me mets du Billie Holiday dans les oreilles et pour la première fois de la journée, je suis bien. J'en profite pour envoyer un texto à ma coloc' en demandant si quelqu'un est à l'appart' ou pas, et si dans la négative je peux piquer de quoi manger dans le frigo. Pas de réponse, elle doit sûrement travailler.

Que nenni! A mon arrivée, Nale et Micha s'étaient planqués dans la chambre du fond et attendaient que je rentre pour me sauter dessus. Voyant l'état de fatigue dans lequel j'étais, les deux prennent les choses en main: cinq minutes plus tard mes affaires sont posées dans ma chambre, quant à moi je suis posée dans la cuisine, un verre de blanc à la main, sans trop comprendre ce qui m'arrive.
Autour de moi ça parle allemand, vite, très vite... j'écoute et je m'y remets tant bien que mal. Je raconte Paris, le nouvel an, le décalage du début. Ils me racontent leur nouvel an, la rencontre d'une future nouvelle coloc' (Tabea s'en va fin février), leurs déboires amoureux respectifs...

Je suis épuisée et commence à être "balade", ma chambre est dans un état lamentable et j'ai la flemme de défaire mes bagages.
Mais un dernier constat me sauve: c'est la fin de la journée marathon.

02 janvier 2007

"J'ai deux amours"

C'est bizarre de rentrer à Paris pour une période précise. On est là, devant son téléphone, en se demandant par qui commencer... Forcément, on veut revoir tous ceux qui ont manqué durant ces quatre petits mois. Mais allez caser une trentaine de personnes en à peine quinze jours, entre les fêtes, ceux qui sont partis, ceux qui bossent etc... Pas évident. Je me retrouve à faire ma ministre, ne me séparant plus de mon agenda...

Trèves de plaintes, c'est agréable de retrouver Paris, vraiment. J'arpente, je prends des photos (à la demandes des amis allemands), j'enchaine les cafés crème, cinés, expos, ballades...

Entre temps, il y a eu les fêtes, justement.

Noël à Nantes; après le réveillon, pas grand chose à faire dans la ville déserte, sinon aller au cinéma. Voilà les Kujawski partis se faire une toile (où Ariane découvre le mode sépia de son appreil numérique)



Puis retour à Paris, et le 31 décembre. Plutôt réussi, pour une fois! Entre un apéro chez Mélanie, un petit repas posé chez Samia avec Gaby...


(Chez Samia, c'est petit mais vraiment mignon. Et comble du snobisme...

... On voit le Sacré Coeur de ses fenètres! )

J'ai terminé la soirée à la Villette, avec mon frère et ses amis. J'ai bien aimé débarquer comme ça, un peu à l'improviste, et voir que ces garçons que je connais -pour certains- depuis très longtemps m'accueillent à bras ouverts, me servent un rhum-orange et discutent avec moi le plus naturellement du monde. (Au fait, si vous aimez le jazz-funk, faites un tour sur www.myspace.com/smossextet ). Bref, l'époque "ptite soeur de Manu" est définitivement révolue, la soirée était très sympa et détendue.

Voilà... Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter "einen guten Rutsch in 2007" (littéralement: un bon glissement en 2007).

Pour moi, l'année a commencé à Paris. Pourtant je repense déjà à meine zweite Heimatstadt, ma deuxième ville de coeur, Leipzig. Pas mal de choses m'attendent là-bas, et malgré tout je sais que Paris me manquera.

"J'ai deux amours..."