31 mars 2008

C'est vrai, je me fais peut-être du souci pour rien. Après tout, ma tutrice veut "juste" parler de vive voix avec moi des premières pages de mon mémoire que je lui ai envoyées. Peut-être qu'il n'y a rien de grave. Peut-être que je lui ai juste envoyé un torchon illisible.
C'est un peu trop, en ce moment.
Je dois refaire mes bagages pour rentrer à Dresde, loin de mon amoureux. Je dois retourner à l'école, c'est à dire avancer deux fois moins vite dans mes recherches. Je dois trouver des idées de cours sympa. Je dois faire une demande de diplôme, et pour ça réunir une dizaine de papiers qui se trouvent, s'ils existent encore, à 1500 km de chez moi. Je dois tenter de boucler ce mémoire, qui me pourrit la vie, à temps. Je dois me trouver un avenir, dont j'ai la nette impression que si ça continue il va me passer sous le nez.

Je dois surtout tenter de maitriser la panique qui me gagne...

20 mars 2008

Catherine Certitude.

"Catherine Certitude" fait partie de ces livres que je n'oublierai jamais. Un livre drôle, charmant, doux, qui m'a fait rêver des heures durant quand j'étais petite. Et les illustrations de Sempé qui ont le don d'apporter un soupçon de mélancolie...



Il y a un passage dans le livre que j'adore et que je vis moi-même assez souvent. Et c'est parce que je viens de le vivre, il y a deux minutes, que j'ai envie de vous le raconter.

Catherine vit seule avec son père. Tous deux sont des personnages discrets, maladroits, doux et légèrement décalés. Or, lorsque le monde extérieur les agresse un peu trop, pour oublier ce quotidien stressant, le père et la fille ont une technique imparable: binoclards tous les deux, ils s'assoient à la table du salon et enlèvent leurs lunettes. Là, le monde se transforme en une image floue, les contours des objets deviennent indistincts, et plus rien ne peut les atteindre. Ils flottent dans un monde doux et cotonneux qui leur permet d'échapper aux contraintes quotidiennes.

Je suis assise à une table de la bibliothèque à Leipzig, et aujourd'hui je me sens fatiguée et complètement démotivée. Alors, au lieu d'errer sur la toile pour me distraire, j'ai enlevé mes lunettes. Etant moi aussi une binoclarde tendance taupe, j'ai vu flou... et apprécié comme jamais ce moment de flottement où tout s'est arrêté, une petite minute.

Lisez ce livre, il est magique!

14 mars 2008

Vert pâle.

Marianne Tritz n'a pas froid aux yeux. Ancienne députée des Verts allemands, elle s'est fait connaître pour son combat contre l'installation d'un centre de stockage de déchets nucléaires dans sa circonscription. Les Verts, eux, ont été les précurseurs de la loi anti-tabac qui s'étend partout en Allemagne - même si en ce moment elle tend à être assouplie, notamment en Bavière (si si) pour laisser les visiteurs de la fête de la bière se goudronner tranquillement les poumons.

Or Marianne Tritz a démissionné de son poste de députée pour accepter une place... dans l'industrie du tabac. Madame est désormais lobbyiste, et ne voit dans cette histoire "aucune contradiction" (sic - sueddeutsche.de). L'argent n'est pour elle "absolument pas" un critère déterminant.



N'ayant jamais réellement approuvé la loi anti-tabac, selon elle "exagérée", elle émet le souhait de trouver une autre solution pour satisfaire fumeurs et non-fumeurs, sans que personne ne soit stigmatisé.
En attendant elle se réjouit de pouvoir organiser un "dialogue de société" entre les gros groupes de l'industrie du tabac et le monde politique, qu'elle connait bien.
Sacrée Marianne!

10 mars 2008

Dies und das.

Pas de grandes nouvelles à raconter. Je mène une vie relativement calme en ce moment.

Je continue à peupler une bibliothèque qui se vide de ses étudiants en vacances.
Le printemps arrive.
Je lis beaucoup - les journaux, et "Bittersüsse Schokolade" ("Como agua para chocolate") de Laura Esquivel.
Je vois des films avec mon pote Conor.
Le SPD est en train de se prendre une sacrée claque en Hesse. La débâcle d'Andrea Ypsilanti, incapable de monter une coalition qui puisse la soutenir pour son élection en tant que Ministerpräsidentin (Le ministre-président d'un Land n'est pas élu au suffrage direct).

Les journaux allemands se désintéressent lentement d'une France dirigée par un petit Napoléon qui agace de plus en plus outre-Rhin.
Entre son union de la Méditerranée qu'il cherche à imposer à tout prix à une Merkel très sceptique, et les annulations de rendez-vous franco-allemands sous le léger prétexte d'un "calendrier chargé", sa popularité chute ici aussi.
Quand au légendaire "casse-toi, pauvre con!", croyez bien qu'il n'est pas passé inaperçu...

J'intensifie mon travail pour rencontres avec un mini-article pour la série "vieille chaussette", qui s'appellera "amour, sexe et bataille des nations". Je me lance également dans la périlleuse aventure de la traduction.

Les municipales ne font aucun bruit ici. On en parle rapidement, mais on préfère évoquer le SPD ou les élections espagnoles. Moi je préfère penser à mon frérot, qui commence depuis hier soir sa carrière politique en tant que conseiller municipal de Sevran.

Pierro est venu avec sa copine et une bouteille de rouge délicieux.
J'ai découvert la musique de Beirut, et les concerts à emporter.
L'envie de faire joujou avec une caméra me démange toujours.
Je vois bientôt Suzanne et Julian, anciens membre du jury, et m'en réjouis.
Beaucoup de gens me manquent en ce moment. Mon amoureux. Le Boulloche crew et les pique-nique à l'arrache aux Buttes Chaumont, par exemple.

06 mars 2008

Dernières photos

Parce que je n'ai pas tellement envie de me mettre à écrire maintenant, j'envoie quelque photos de Markus (collègue du jury de la Berlinale), qui sont franchement super je trouve...


Séance privée! Normalement nous assistions aux avant-premières publiques des films de notre section. Mais les dernières avaient lieu après notre remise des prix. Voilà donc le jury assis confortablement dans l'une des salles des bureaux de la Berlinale... luxe inoui!


La soirée d'ouverture de Perspektive Deutsches Kino, dans le sous-sol du Berlinale Palast.


Le jury s'apprête à défiler sur le tapis rouge... ça méritait bien une photo souvenir.

Le théâtre des opérations, là où se déroulent toutes les avant-premières des films en compétition.

De l'intérieur, pendant la grande remise des prix.

Fou rire pendant le gala de clôture... Les choses à manger étaient tellement rares que tout le monde se ruait sur les pauvres serveurs à la sortie de la cuisine. Certains ont choisi une méthode plus radicale, qui contrastait étrangement avec les tenues de soirée...