23 janvier 2008

Elle avait des bagues à chaque doigt...

Parce que j'ai terminé la bio de Truffaut il y a quelques jours. Parce que grâce à Arte j'ai enfin pu voir "Jules et Jim". Parce que Jeanne Moreau fête aujourd'hui son 80ème anniversaire.
Parce que je ne me lasserai jamais d'écouter cette chanson...

22 janvier 2008

Le jour le plus long

Aujourd'hui, la France et l'Allemagne fêtent la 5ème journée franco-allemande. Créée par Chirac et Schröder à l'occasion des 40 ans du Traité de l'Elysée, elle est sensée faire parler du pays voisin, de sa langue et de sa culture, et promouvoir les institutions franco-allemandes. Baignant de plus en plus dans le monde franco-allemand, j'ai cette année participé plein pot à cette longue, très longue journée.
Qui a commencé ce matin à 7h à l'école, pour préparer avec les élèves de 12ème une vente de spécialités françaises - crèpes, mousse au chocolat, gâteaux... Le tout accompagné de nappes et serviettes bleues blanches et rouges, sur un air d'accordéon. Un succès! Mais surtout un gros boulot...


Les héroïnes du jour, mes deux collègues prof de français: à gauche Katrin, à droite ma tutrice Annett.

... et les 12ème en plein travail.

La dernière heure de cours enfin terminée, je file direction l'institut français à Dresde. A 16h a lieu le vernissage de l'expo France-Saxe, préparée par des étudiants en français de la fac de Dresde. Une partie de l'expo était consacrée aux francophones vivant en Saxe, et, la communauté française n'étant pas grande, j'avais été contactée avant Noël par une étudiante pour une petite interview concernant l'expo. L'entretien s'était super bien passé et m'a permis de sympathiser avec Carola, l'étudiante en question. Elle m'avait donc logiquement invitée au vernissage, qui accueillait en gros toute la communauté franco-allemande de Dresde. Le moyen de revoir des visages un peu perdus de vue, et d'en rencontrer des nouveaux.

Le résultat de l'interview, que l'on pouvait aussi écouter...


En tout cas une super initiative, venant de deux profs de la fac de Dresde qui en ont eu assez des blablas et des propositions en l'air balancées chaque année depuis cinq ans à l'occasion. Ils ont eu envie de développer un vrai projet concret avec les étudiants... qui en ont bien bavé je crois, mais qui au final avaient l'air ravis du résultat. L'institut était plein à craquer et l'ambiance très sympa... chapeau Carola et les autres!

Enfin, dernier évènement sympa de la journée, l'édition spéciale de rencontres.de - notamment un extrait très drôle des meilleures bourdes commises en allemand ou en français par les membres de la rédaction... Vous voulez connaître la mienne?
Alors bonne lecture!

18 janvier 2008

Mach kein Fisimatenten!

Je viens de lire sur spiegelonline que les Instituts Goethe ont décidé de lancer un concours des meilleurs mots étrangers germanisés. Visiblement c'est la mode en ce moment de s'intéresser aux dérivations de la langue allemande (cf le prix de Duden décerné au pire mot allemand de l'année)... Et le Spiegel en a trouvé un que j'adore: l'expression "fisimatenten". Ca ne vous dit rien, et c'est normal.


Pourtant ce mot a une histoire assez marrante: lorsque ce cher petit Napoléon s'est mis en tête de conquérir l'Europe, il n'était pas tout seul: une armée de français était là pour combattre à ses côtés. Arrivés en Allemagne, beaucoup de soldats ressentirent le besoin d'assouvir quelques pulsions, leurs femmes étant bien loin d'eux. Les jeunes filles leipzigoises étaient donc pour eux une proie rêvée, que les soldats attiraient en leur proposant de "visiter ma tente". Les jeunes filles honteuses rentraient à la maison et se faisaient gronder par leurs mères, qui leur répétaient ensuite "Mach keine Fisimatenten!", en gros "ne fais pas de bétises!".

Voilà comment "visiter ma tente" est devenu "Fisimatenten": faire une grosse bétise...

16 janvier 2008

Berlinale!

C'est officiel donc j'ai le droit de le crier partout:
Je suis membre du jury "Dialogues en perspective / Perspektiv deutsches Kino" du festival du film de Berlin!!
C'est un jeune jury composé de 4 français et 3 allemands, ou l'inverse, qui récompense le film d'un jeune réalisateur à la fin du festival.
Après m'être arraché les cheveux sur une liste de questions du style "racontez un moment franco-allemand personnel", "rédigez une critique de "la vie des autres" ou encore "quel est votre scénariste favori?", j'ai passé un petit entretien téléphonique en allemand avec une jeune femme de TV5, qui co-organise le concours avec l'OFAJ.
Et qui m'a écrit aujourd'hui pour m'annoncer la bonne nouvelle.

Le coup de bol c'est que le festival tombe pendant les vacances de la Saxe, donc je n'ai pas besoin de m'absenter de l'école. Du 6 au 17 février, je serai donc à Berlin, certainement chez le p'tit Lü.
Est-il nécessaire d'ajouter que je suis surexcitée?

En attendant j'ai un boulot énorme qui m'attend, notamment à cause de la journée franco-allemande qui arrive: on organise à l'école une dégustation "typisch französisch" qui s'annonce délicieuse mais qui demande une organisation dingue. Et si je dois reconnaitre que la classe avec qui nous organisons ça n'est ni la meilleure ni la plus sympa, ils ont au moins le mérite d'adorer les spécialités françaises... et donc d'être super-motivés pour organiser la journée.
On les attrape comme on peut!

10 janvier 2008

Raclure Télévisuelle Lamentable

Tout a commencé il y a quelques semaines, dans le métro de Munich. Deux jeunes fument dans un wagon, un retraité leur demande d'éteindre leur cigarette. (Désolée, la version du lecteur mp3 est celle d'un fait divers du même genre qui a eu lieu récemment en Allemagne). Les deux jeunes refusent d'obéir, deviennent agressifs et tabassent le vieil homme.
Scandale en Allemagne, la vidéo de la scène passe en boucle sur toutes les chaines de télévision, le débat sur la criminalité des jeunes remonte tout de suite à la surface.
Roland Koch, ministre conservateur de Hesse (Land de Francfort sur le Main), en profite pour rappeler aux médias son idée d'enfermer les jeunes délinquants dans des camps "à la dure" - mais si vous savez, ceux qu'on voit une fois par semaine dans "envoyé spécial" ou "zone interdite", avec ces gamins dont on prétend que la discipline militaire les réconciliera avec la vie.
Et Koch d'ajouter la petite phrase de trop: "nous avons trop de délinquants étrangers".
Car les deux jeunes criminels sont turc et grec.

Une semaine plus tard je tombe sur un reportage de RTL sur le sujet. Et là, j'hallucine complètement. Deux fois de suite, il est clairement affirmé que les "adolescents issus de familles immigrées sont trois fois plus criminels que les adolescents allemands". Et vas-y que pour me la jouer journaliste consciencieux je balance des chiffres, mais surtout - et c'est le meilleur - un criminologue, sorti d'on ne sait où, qui appuie fermement ces propos, reprenant les chiffres et étayant la thèse.
Il nous est ensuite montré un exemple de camp comme il en existe déjà. Les trois jeunes ex-délinquants interviewés sont tous d'origine étrangère, alors que l'on aperçoit des allemands derrière eux. Ils ont tous les trois les gueules cassées de ces jeunes qui ont connu la rue bien trop tôt. Ils ont du mal à s'exprimer; la caméra s'attarde sur leurs défauts physiques. Le contenu de leur discours ne compte plus.

Après l'aimable visionnage de ce camp sinistre, comme si ça ne suffisait pas, les journalistes en remettent une couche. Mêmes chiffres, même tartignole en guise de criminologue: la même affirmation est balancée une seconde fois en toute gratuité: les jeunes issus de familles immigrées posent trois fois plus de problèmes que les jeunes allemands.

Les chiffres sont certainement vrais. Mais pourquoi enfoncer si bêtement le bouchon, sans même se demander une seconde comment ces jeunes ont pu en arriver là? Se demande-t-on peut-être si ces jeunes, dès le départ, ont eu les mêmes chances que les jeunes allemands? Rien de cela.
Au lieu de ça, un constat froid est jeté une fois, puis deux. Là-dessus, un visage grave de la présentatrice, une bonne page de pub et hop, les consciences sont fraichement imprégnées. Une aubaine pour certains partis, à l'heure où la Hesse et la Basse-Saxe sont en pleine campagne électorale pour élire leurs parlements.

Bravo, RTL. En cinq minutes vous avez réussi à donner un joli pourcentage au parti national allemand. Et à me faire zapper définitivement.

06 janvier 2008

Ah, Paris

Oui, il y a toujours un truc étrange dans l'air parisien. Quelque chose d'inconnu, qui rend fébrile, avide. Envie de tout faire, de tout voir - les gens, les films, les livres, les expos, les concerts. Sensation de manque à combler, parce que cette ville a l'art de vous rappeler tout ce que vous avez loupé ces derniers mois. Ça en devient forcément frustrant, parce que bien sûr on ne peut pas tout faire en un temps limité. Mais on essaye d'en faire le maximum, sans que ça en devienne une course forcée.
Pour ma part, vu "La visite de la fanfare" que j'ai trouvé superbe, "La nuit nous appartient" pas mal du tout, "Actrices" sympathiquement déjanté et sur le tard "Les promesses de l'ombre", thriller déroutant, entre ce calme londonien rappelant les prises de vue de "match point" et des scènes ultra violentes. Mais bon, Viggo Mortensen. Ça veut tout dire.

Découvert la biographie de Truffaut par Antoine de Baecque et Serge Toubiana, que je ne lâche plus. Bien écrit, passionnant, encore un livre qui donne envie de le fermer pour se plonger dans la filmographie de Truffaut - sans doute le meilleur moyen de le connaître, quand on y pense.

Vu "Allemagne, années noires", très bonne expo sur l'expressionisme allemand.

Ecouté le dernier "hocus pocus", qui en jette.

Vu autant de gens que j'ai pu. Mangé une bavette avec les uns, bu des mojitos avec les autres, etc. C'est toujours trop court et jamais assez, mais c'est mieux que rien. Ils me manquent tous ces zigotos, souvent.

Je rentre en Allemagne la tête pleine, les poches vides.

Paris est une putain qui vous prend tout votre argent, c'est connu depuis si longtemps. Mais ça valait tellement le coup que je ne lui en tiens pas rigueur.

Longue vie à elle.

EDIT en photos: sur mon chemin, j'ai croisé...

... un moscovite d'adoption au regard de fier pionnier...


... un studio photo tapissé de livres, le pied...


... une amatrice de galettes des rois...


... Carla Bru... heu non pardon. Les lunettes de mouche de Caro, après le quatrième mojto.

03 janvier 2008

Je vis encore. Mais tout passe tellement vite, verdammt! A peine le temps dire ouf et les vacances à Paris sont déjà terminées, le nouvel an aussi. Et je me retrouve avec des milliards de choses à faire en me demandant, comme d'habitude, par quel bout je pourrais bien commencer.

Donc je ne m'attarderai pas. Je souhaite à tous ceux qui liront ces lignes une excellente année 2008, amour, gloire et beauté comme dirait la meilleure de toutes mes cousines (j'en n'ai qu'une), et longue vie.

Je vous embrasse

A*

ps: à ceux à qui je n'ai pas répondu aux voeux de bonne année... je donne bientôt de mes nouvelles, promis!