28 février 2007

Deutsche Woche in Paris

La semaine dernière, l'air parisien a été légèrement modifié, l'espace de quelques jours ou de quelques heures.
L'air parisien est devenu très... allemand.

D'abord, parce que Nale est arrivée. Nale, une de mes coloc' de Leipzig, étudiante en français et en comm, a déboulé à Paris pour commencer un stage de six semaines chez RFI. En attendant de lui trouver un toit parisien (merci Hélène et Johannes!), je lui ai proposé le petit bureau/chambre d'amis chez mes parents.
Au fil des conversations, l'allemand est venu de soi, parfois teinté de français, ce savant mélange des langues qui me ramène à Leipzig...
Petite stagiaire épuisée, je n'ai pas encore eu l'occasion de faire vraiment la fête avec Nale, mais ça ne saurait tarder. J'ai mis du temps à me refaire au rythme parisien, et à la fatigue qu'il provoque.

Je crois que Nale aussi a vite connu la fatigue parisienne. D'où la soirée "posons nous devant un film débile en critiquant tout ce qui est critiquable, faisons nos garces, c'est gratuit et ça fait du bien"... durant laquelle j'ai pris cette photo.

Et puis, mardi dernier, coup de fil surprise de Charlotte, une amie allemande de 6 (ou 7?) ans, connue avec son copain (français) Thomas pendant nos Musikferien sur l'île d'Oléron. Oléron c'était les vacances franco-allemandes, la musique, la chorale, le catamaran, les virées nocturnes... Le temps a passé mais parfois, au hasard, on réussit à se croiser, entre l'Allemagne et la France.
Charlotte et Thomas étaient de passage à Paris, et nous nous sommes retrouvés avec Pierro devant Beaubourg pour boire un verre.
Le temps de remettre les connaissances à jour et de nous prouver qu'il est toujours possible de se revoir, simplement, même après tout ce temps et ces parcours si différents...




Et puis samedi soir, petite visite d'Uwe, lui aussi de passage à Paris. Petit repas tranquille et sympathique, je suis heureuse de revoir le petit lü, à qui je n'avais pas eu le temps de rendre visite avant de partir.
Nous nous reverrons bientôt: je pars bientôt passer 3 jours à Berlin, où je serai grâcieusement hébergée dans son immense appart' de Kreuzberg.
Hé oui, déjà un semblant de retour. L'Allemagne me manque terriblement, et pour rompre avec le quotidien imposé par mon stage épuisant, j'ai besoin et envie de partir.

Et je m'impatiente, déjà...

17 février 2007

Et C comme chômage...

En discutant avec mon frère je me suis rendue compte que le CPE, c'était il y a presque un an.

Premier souvenir lié à cette histoire: fin janvier, dans le métro qui m'amène à mon exam de "techniques de documentation" (ne me demandez pas ce que c'est, moi-même je n'en savais rien), je lis dans libé un article sur le sujet.

Arrivée à l'exam, je dois commenter un article du "Zeit" sur l'économie allemande. Après mon exposé suit un entretien... La prof, une vieille allemande aigrie crachant sur tout ce qui n'est pas ultra libéral, finit par me demander ce que je peux citer comme évènement politique brûlant en France.

Le CPE, réponds-je. A l'époque, le débat commençait à enfler, mais progressivement. On en était encore au stade des débats parlementaires.

Après avoir dit en deux minutes ce que je savais sur le sujet, elle me demande ce que j'en pense. J'y vais prudemment, n'oubliant pas qu'on est en exam et que la femme en face de moi est loin de partager mes idées. Elle finit par s'agacer de ma prudence, et me demande mon opinion personnelle - "abgesehen der Prüfung". Pour me titiller, elle aligne deux ou trois petites phrases un peu provoc' sur le sujet.

Soit. Même si mon opinion n'est pas encre totalement faite, je commence à défendre plutôt calmement les anti-CPE. Et peu à peu, Frau R. enchaîne sur un discours tellement immonde et bourré de clichés - les phrases qui commencent par "ihr Franzosen...", du style "vous les français vous voulez que tout vous tombe du ciel sans rien faire" "franchement, les français sont surtout très forts pour faire grève" etc- que peu à peu je sors de mes gonds, et le ton monte légèrement.

Derrière-moi, la fille qui passait l'exam avec le deuxième prof est déjà sortie de la salle. Moi je continue à débattre - bzw. à m'engueuler - avec cette Frau R et le peu d'arguments que je peux rassembler.

10 minutes plus tard nous nous rendons compte que le débat risque de tourner en engueulade. Elle souligne le fait que plus je m'enflamme, et moins je fais de fautes. Sur cette remarque que je peine à interpréter, elle met fin à l'exam et me remercie avec un sourire courtois que je lui rends bien.

En sortant de la salle, j'ai deux certitudes:

Je la hais et je ne validerai pas l'exam.

Ce premier débat plus ou moins forcé m'aura sans doute mis la puce à l'oreille.

Quelques semaines plus tard, le comité anti-cpe était fondé à Malesherbes (dans le 17eme, annexe de la Sorbonne où sont relégués les germanistes), et je retrouvais les zigotos ci-dessous pour distribuer des tracts devant la fac.



(oui je sais, la photo est floue mais c'est la seule à peu près normale de nous trois...)


S'en sont suivies des semaines de débats, AG, manifs (aaah, nos banderoles faites maisons, que du bonheur), petits et grands conflits... et blocage.


Depuis, le CPE est passé à la trappe mais pas la loi pour l'égalité des chances dont il faisait partie. Le mouvement s'est essouflé, pour laisser place à la suite de la vie politique.

Même si la campagne prend maintenant toute la place dans les médias, espérons que le mouvement anti-CPE ne tombe pas totalement dans l'oubli...

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Question technique: quelqu'un peut-il expliquer à une incapable pourquoi l'espace entre les lignes est parfois correct, parfois non? Comment je peux modifier ça? Et vous ne trouvez pas la taille du texte trop petite?

11 février 2007

Ils m'ont manqués

Lorsqu'on a passé 20 ans dans une même ville, on s'y est attaché, on y a pris ses habitudes, et, même si l'on continue toujours à découvrir ce qui nous semblait familier, même si on continue à s'y perdre, certains endroits et certaines personnes restent des repères.

Ceux-là m'ont manqué parfois lorsque j'étais en Allemagne. Voilà une semaine que je suis rentrée, et que je les retrouve, peu à peu. Des rues, des gens, des boutiques, des objets. Tout ce qui fait ma vie parisienne, en somme.




Dommage que "Le comptoir" ait changé de proprio. Le café est devenu hyper cher et l'endroit se transforme en restau chic le soir. Ce n'est pas vraiment mon QG, mais il reste une petite adresse sympa, lorsqu'on passe dans le coin.




La rue Vitruve, où j'ai habité l'an dernier, quelques années après Barbara. Issue d'une légende urbaine, la salamandre a donné son nom au square d'à côté, et a trouvé sa place sur la façade de l'immeuble du numéro 46. Symbole de la coloc avec Nedjma, maintenant c'est devenu le fief de mon frère - et le mien, quand je n'ai pas envie de rentrer en banlieue...


Le pont des arts





Mes livres! Aaaaah, mes livres - dont on ne voit qu'une partie sur la photo, le reste étant en carton ou dans une autre bibliothèque. Eux, ils m'ont manqués du début à la fin lorsque j'étais en Allemagne. L'odeur du papier et les tranches colorées...




Heu, là je ne sais pas trop. Mon bazar quoi...




Et puis les amis, forcément. JB et Nedjma vendredi soir.


Ca, c'était pour faire voyager ceux qui sont loin, l'espace de quelques photos...

A venir: "ils me manquent". Mais comme pour éviter que cela me replonge dans un mélange de Sehnsucht et d'Heimweh, je prends mon temps...

10 février 2007

Le quotidien trépidant d'une Praktikantin

Ma première semaine de travail est derrière moi, et je trouve enfin le temps de prendre un peu de recul.

Ce stage est super intéressant, mais quel boulot ça représente... Pour ceux qui n'auraient pas suivi, je m'occupe d'organiser, sous la responsabilité de ma directrice de stage, une rencontre de journalistes français et allemands spécialisés en éducation. La rencontre aura lieu à Francfort et Lyon mi-mars.
Pour commencer, on m'a demandé de bosser sur l'aspect matériel: le transport et l'hébergement des journalistes et des intervenants (un casse-tête), voir avec chacun d'eux lequel désire intervenir, à quel propos et pour combien de temps, etc.
Ce premier boulot, ça me permet de prendre un premier contact avec les invités, de savoir qui bosse où , et d'éviter les bourdes du genre :

- Ariane, on en est où avec H.S.? Tu lui as envoyé un mail?
- H. S., c'est bien la petite débutante du Rheinischer Merkur ?
- Je dirais plutôt que c'est une journaliste de renom, une pointure en éducation, qui travaille à la F.A.Z. [Frankfurter Allgemeine Zeitung, l'équivalent du Figaro].
- Ah.
- Oui, comme tu dis.

C'est du vécu... Mais bon, j'apprends...

Bon, à part la rencontre, je m'occupe aussi, toujours avec E., ma directrice de stage, de l'actualisation de la page "Actualité" du site internet, de la revue trimestrielle publiée par le CIEP, des retombées et de la rédaction de communiqués de presse.
Ce qui signifie: réunions sur réunions, formation à des logiciels divers et variés, une cinquantaine de mails par jour, des journées qui passent très vite et me font rentrer harassée le soir.
Mais au moins, j'apprends. Et les contacts que j'ai via ce boulot sont très précieux pour la suite.

Hier après-midi j'ai enfin pu profiter de Paris. Grande balade dans le quartier latin, passage chez Gibert (alors comme ça mes anciens collègues lisent mon blog?), un petit café... ça me fait du bien.

[J'en profite pour annoncer que je me suis racheté un portable, j'ai gardé le même numéro qu'avant - par contre j'ai perdu la moitié de vos numéros, donc n'hésitez pas à me les renvoyer]

Le soir je retrouve les amis de la rigole et quelques autres pour une petite soirée très sympa à Montreuil. Si j'avais eu le temps de me faire une après-midi comme ça avant de commencer à travailler, cette semaine aurait sans doute été plus facile, et la coupure avec ma vie allemande moins brutale.
Je rentre ensuite dans le 20ème, dans cet appart' qui était le mien, et qui est maintenant celui de mon frère et de son coloc. Après une semaine chez mes parents j'avais un besoin urgent de le retrouver, de lui parler.
Le réveil a fait mal ce matin, mais peu importe...

Je vais essayer de tenir ce blog à jour, mais autant être réaliste, le temps manque pour que je m'en occupe aussi régulièrement qu'à Leipzig.
Mais promis, je ne l'oublie pas...

04 février 2007

"Partir, c'est mourir un peu. Ecrire, c'est vivre davantage."

[André Compte-Sponville]


J'ai quitté Leipzig hier après-midi. Lendemain de fête oblige, l'ambiance était plutôt joyeuse dans la WG, ça riait et parlait fort... cela m'a permis de m'éclipser rapidement. Pas envie d'au revoir larmoyants, d'effusions qui m'auraient donnée l'impression que mon départ était définitif...

Spontanément, Thomas est parti avec moi et m'a accompagnée à la gare. Thomas le meilleur squatteur de clopes et de photomatons d'Allemagne, spécialiste du stop et du "schwarz fahren", l'homme qui dit "putain" comme il respire, qui pourrait parler des heures des expressionistes allemands comme de noir désir... schön, dass du da warst...

Un passage en coup de vent à Berlin, et me voici à Paris. J'ai bien du mal à cacher ma tristesse, je suis franchement épuisée... Le retour n'est pas aussi choquant qu'au mois de décembre, mais je parle toujours "frallemand". Je regarde autour de moi et essaye de réaliser ce qui m'arrive...

Ce matin il y avait de la baguette fraîche et le libé du week-end - petite pensée pour lucie en parcourant la page télévision...
... et demain, je commence à travailler. Comme tout est allé vite...

Suite à mon petit référendum concernant l'avenir de ce blog, 7 voix se sont exprimées en faveur de sa poursuite. Combien de bulletins blancs, combien de nuls?

Peu importe. Ich schreibe weiter...

01 février 2007

Important: A vous de jouer ** Ihr seid dran!

Ce blog, je l'ai créé pour qu'il fasse le lien entre ma vie française et ma vie allemande.
Or voilà, durant trois mois je serai unterwegs, et le lien France-Allemagne sera moins évident.
La question qui se pose, c'est: dois-je laisser ce blog entre parenthèses le temps du stage, ou est-ce que je continue à l'alimenter?
Je sais qu'au fond la décision me revient, mais un blog sans lecteurs ça n'a pas de sens.
J'aimerais donc avoir votre avis à vous, famille, amis, fans, groupies de la première heure, internautes tombés ici par hasard, lecteurs assidus mais l'étant moins lorsqu'il s'agit de laisser un commentaire, découvreurs récents de ce blog...

Voyez-vous un intérêt à ce que je continue à écrire sur cette page?
Soll ich weiter schreiben, ou plutôt m'arréter-là?

Merci de me donner vos impressions, en français, en allemand ou même en Van Damme - je maîtrise les trois langues :)