29 novembre 2007

Débordage

"Autant parfois je n'ai aucune envie de poster quelque chose sur ce blog, autant parfois ça me démange, et pas qu'à moitié.
Donc là ça se bouscule un peu.

J'avais envie de vous parler du débat qui a lieu autour de la création du Waldschlösschenbrücke (à vos souhaits), un pont qui risque de faire perdre à Dresde son statut de patrimoine mondial de l'Unesco.

Je voulais également vous parler de la tribune commune des maires de Sevran, Tremblay-en-France et Saint-Denis dans libé aujourd'hui.

Et puis je voulais me faire l'echo de ce que j'entends ici sur les banlieues, sur les grèves, les blocages.

Il devait aussi être question des marchés de Noël qui fleurissent partout en Allemagne en ce moment.

On aurait pu également évoquer mes projets futurs. Rencontres, la berlinale, Cendrillon. Mon départ demain pour Leipzig. La soupe au potiron que mon coloc' est en train de préparer.

Et puis en fait il y a trop de chose à dire et ce soir je suis bien paresseuse..."

... alors je vous laisse chercher vous-même!

1) Quelle est la nature de ce texte? Justifiez.
2) Relevez les mots-clés. En quoi sont-ils la preuve d'un certain désarroi de la part de l'auteur?
3) Rédigez un texte d'une dizaine de ligne, reprenant les mots-clés et le style (hautement littéraire et, disons-le, incomparable) de l'auteur.

(ceci s'appelle la meilleure pirouette du prof pour avoir la paix en cours pendant une heure)

27 novembre 2007

On the road again

Moi qui avait commencé un long post pour raconter ce week-end plus qu'actif, je me rends compte que je n'avais pas enregistré mon brouillon... grrr...
Donc, comme d'hab lorsque j'ai la flemme d'écrire mais l'envie de raconter, voici en vrac le récit de mon petit périple:

Arrivée jeudi soir à Leipzig avec un amoureux certes absent à la gare mais... présent aux fourneaux (il sait me prendre par les sentiments ce garnement), vendredi matin le début de la formation proposée par l'institut français visant à corriger et examiner le DELF, revoir les anciennes collègues de marine, mes nouveaux collègues assistants, échange et partage des premières impressions, puis delf, delf et redelf...
En fin de journée, l'apéro avec les assistants puis concert de mon amoureux à la soirée d'anniv d'un ami, dans un appart' squatté qui comme d'habitude débordait de monde - bonne musique et bière à 1 euro, assez logique au fond.
La vodka coule à flots chez les français...

... qui se pointent le lendemain matin avec une sacrée gueule de bois. Et c'est reparti pour une demi-journée de delf.
A 13h, ouf, nous sommes libres mais surtout morts de faim et épuisés. La troupe des saxons va grignoter quelque chose en ville, puis chacun regagne ses pénates pour se remettre de la soirée d'hier.



Après avoir vaguement dormi et trainé une mauvaise humeur tenace toute l'aprèm, mon amoureux s'étant exilé à bab-el-oued pour les besoins de son assoc', je décide d'accepter l'invitation à dîner de ses voisins. Repas délicieux et ambiance gemütlich... j'ai bien fait!!

Mais le lendemain, pas question de se tourner les pouces au lit: je pars à 10h30 pour Berlin.
Aaah Berlin... La seule ville où je ressens au bout de trois minutes le besoin pressant d'y passer le reste de mes jours.
Le petit lü m'attend chez lui. On papote, on boit un thé et on décide d'aller au deutsch historisches museum qui propose plusieurs expos intéressantes, dont une de photos sur Berlin des années 90 à nos jours. Complètement fascinant. Dire que j'ai connu la Potsdamer Platz encore vide et que je m'en souviens à peine! Enfin c'est certain que les années 90 ont métamorphosé Berlin à un point difficilement imaginable.
Ceux qui ont vu "les ailes du désir" (der Himmel über Berlin) de Wim Wenders se souviendront de ces images fabuleuses du Berlin des années 80 que l'on aperçoit sous les yeux des deux anges...

Après une balade sur le marché de Noël fraichement ouvert je rejoint le petit lü, déjà aux fourneaux (on peut presque le dire, ce week-end aura d'abord été... gastronomique).
Le 11 novembre en Allemagne on prépare traditionnellement pour la Saint-je-sais-plus-quoi un repas à base d'oie. Personne n'étant dispo le 11, le repas a été décalé, et j'étais donc de la partie. Oie grillée, choux rouge parfumé à la pomme et à la cannelle, knödel et choux de bruxelles... der Hammer!! je ne mange pas typisch deutsch tous les jours, là j'en ai donc bien profité.

Le lendemain je pars me balader dans Kreuzberg, puis dans le centre de Berlin, que je n'avais pas revu depuis avril dernier. Rentrée pour déjeuner, Uwe m'emmène dans un petit resto italien près de chez lui qui fait les meilleurs pâtes du monde. Un délice.

Et au retour, évidemment... l'inévitable séance de photomatons (notez, j'ai appris au petit lü à jouer la caillera. ça lui va comme un gant je trouve)

Il est bientôt l'heure de repartir pour Dresde. J'arrive complètement crevée et me rends compte que j'ai eu un week-end qui ressemblait à tout sauf à un week-end-trankilou-et-reposant...
... et ça continue! A peine arrivée, débarquent deux personnes pour visiter la chambre de mon coloc' qui nous quitte bientôt. Les joies des "WG castings".
Et puis il fallait bien terminer le merlot qui trainait là avec mes coloc'...

Aujourd'hui, à part la rigolote répétition de Cendrillon avec les assistants anglais (je vous raconterai plus tard le pourquoi du comment), la bonne surprise était le retour de ma tutrice à l'école. Et, ô bonheur, elle parle BIEN français. J'ai presque envie de lui parler constamment français, juste pour le plaisir de l'entendre NE PAS faire de fautes.

Je respire!

24 novembre 2007

einfach ein Gruß

Pas trouvé de temps ni de vraie occasion de rédiger un post ces derniers temps. Pourtant il s´est passé plein de choses, certaines ordinaires, d´autres un peu moins - mais comme on dit dans la langue de Goethe (les K. reconnaitront la private joke), ich komme einfach nicht dazu.

J´envoie donc simplement des Grüße à ceux qui passeront par là. Grüße en provenance de Leipzig, puis de Berlin où je serai demain - car toute personne bien informée le sait, il faut etre fou pour décliner une invitation à diner du petit lü...

Des vraies nouvelles arriveront dès lundi, lors de mon retour à Dresde.
Bis dahin!

15 novembre 2007

Ouf.

Il était temps.
Je suis ENFIN étudiante officielle de la TU Dresden - ce qui signifie avant tout que je bénéficie des transports gratuits jusqu'à la frontière tchèque. Adieu les journées à 7 euros pour aller bosser, la fraude dans le tram et la parano à chaque fois que deux types un peu baraqués montaient dans ma rame...
Signe ou pas signe? Au bout de ma première heure "en règle"... j'ai été contrôlée.
Ma carte d'étudiante étant moins glamour que celle de Leipzig, je ne vous gonflerai pas avec à mon retour à Noël - vous êtes déçus, je le sens. Je ferai peut-être un effort, si vous insistez...

Le second ouf c'est mon salaire, qui m'a enfin été versé. Jamais je n'ai été aussi euphorique en voyant l'état de mon compte - ne croyez pas que cela soit dû au montant, il ne dépasse pas trois chiffres. C'est simplement que je vais pouvoir retourner au cinéma, manger un peu moins de pâtes et payer des coups à tous les gens qui m'en payent depuis deux mois.

(et éventuellement m'abonner au "Zeit", m'acheter des bottes, dévaliser tous les magasins de la Pragerstr., inviter les assistants à manger, aller passer quelques jours à Leipzig, Berlin, Prague, Cracovie, Paris, l'Europe et pourquoi pas le monde entier, hein, après tout...)

NB: deux nouveaux venus dans les liens: le blog de Louise, assistante à Bielefeld (ville de Dr Oetker ou ville qui n'existe pas, c'est selon les légendes) , et celui d'Albine, assistante à Leipzig et cuisinière à ses heures perdues- plein de recettes terribles à chiper sur son blog...

14 novembre 2007

Auf der anderen Seite: de l'autre côté

Je profite de sa sortie française pour vous parler de ce très beau film...

Tout commence avec la rencontre d'une prostituée turque et d'un vieux à Hambourg qui lui propose de l'entretenir. Mais la relation tourne mal et la femme meurt sous les coups du vieux. Le fils du vieux, rongé par la culpabilité, décide de partir en Turquie retrouver la fille de la prostituée. Mais celle-ci est déjà partie se planquer en Allemagne suite à des activités politiques obscures...



Ce film montre le destin de six personnages qui se rencontrent ou se croisent entre Hambourg et Istanbul, et dont le destin est lié plus ou moins directement...
Avec ce film on sent que Fatih Akin a mûri. Le côté trash et violent de Head-on est très peu présent, mais le thème de l'intégration des turcs en Allemagne est lui récurrent. Cette fois, il est traité de façon beaucoup plus douce et poétique. Les paysages n'engloutissent plus l'individu comme dans Head-on, ils sont ici une source de découverte ou de redécouverte d'un pays étranger et familier à la fois. Le tout est accompagné par une superbe musique - là-dessus on peut toujours compter sur Akin - et des acteurs géniaux.
Une réussite que je ne peux que recommander...

11 novembre 2007

Quand les K's débarquent

Ils l'avaient promis, ils l'ont fait: les parents K. sont venus passer un week-end à Dresde, chez moi - ravis de s'échapper du quotidien parisien et de découvrir ma nouvelle ville d'adoption.

Ils en repartent ravis... et gelés. Il a fait un temps dégueu, mais ça n'a découragé personne! Entre la Frauenkirche, le Zwinger (grand musée de peinture), la vieille ville, la Neustadt, papoter et dîner avec mon coloc et sa copine, le Stadtmuseum, et les sessions Kaffee-Kuchen, le week-end a été bien rempli.




Mission: trouver un bonnet pour fifille qui a tendance à se peler les miches. Ce qui donne lieu à divers essayages, dont certains un peu fantaisistes...



Voilà, Gilou et Cathoche ont repris l'avion pour Paris, et moi ma petite vie ici - thé brûlant et chauffage à fond.

Et comme ce week-end était 90% K.'s (les 10% étant restés à Paris), une petite dédicace... (à regarder jusqu'à la fin)

08 novembre 2007

Flemme.

J'ai une flemme immense. Intense.

D'accord, je n'aurais pas dû acepter le "Weinchen" proposé par mon coloc' hier soir. Mais après tout on a tous été très occupés ces derniers jours, et l'instant était propice pour un petit verre de rouge entre nous...
Dangereux, très dangereux. J'ai atterri dans mon lit à une heure plus qu'indéterminée, l'esprit plus tout à fait clair. Le détail qui pimente le tout: ce matin à 8h50 je donnais mon premier cours seule...
Le Dieu des assistants a certainement assisté à cette fin de soirée décadente. Ce matin, je l'ai soupçonné d'avoir voulu m'envoyer un signe en retardant mon train d'une grosse demi-heure. Ha ha, me dis-je en essayant de refouler le stress qui commence à monter. Ha ha. Mais qu'est-ce qui m'a pris d'accepter ce (premier) verre de vin hier soir, bon dieu?!

Après une arrivée essoufflée-décoiffée-haletante, j'ai enchainé mon premier cours qui s'est très bien passé. Je me sens de mieux en mieux avec les élèves, et peu à peu j'ai envie de m'attaquer à l'année qui arrive et sinon de les faire progresser, au moins leur ôter leurs complexes et les faire parler...

La journée du jeudi est sacrément épuisante. 4h de cours sans pause ou presque, et me voilà à plat. La cinquième heure, une classe de 27 débutants âgés de 15 ans, m'achève. Mais c'était une journée satisfaisante dans le sens où je me sens de mieux en mieux à l'école et en cours.

Seulement voilà, maintenant j'ai la flemme.
De faire le ménage (rassurez-vous chers parents, il sera fait d'ici demain), de terminer mon deuxième article pour Rencontres (à propos: le premier va enfin paraître! Il sera en ligne le 1er décembre dans la rubrique vécu/erlebtes sur www.rencontres.de), de planifier les cours de la semaine prochaine comme les visites de Dresde à faire ce week-end, bref je me laisse envahir par la paresse...

PS: pour certains qui m'ont demandé ce que je chante avec le chœur franco-allemand, voilà un exemple. Jamais je n'aurais pensé chanter quelque chose de ce genre... et maintenant je suis accro!

07 novembre 2007

Schnell

Vous connaissez tous ce mot. Eh bien il qualifie parfaitement ma vie depuis quelques jours.

Après un week-end en amoureux et une superbe répet' avec le choeur, il a fallu reprendre le chemin de l'école... Où tout va vite, très vite.
Les cours, qui ne durent que 45 minutes.
Frau D, quand elle parle.
La pause de midi, qui dure 30 minutes si tout se passe comme prévu (or des imprévus il y en a presque tout le temps).

Au moins les élèves, eux, sont plutôt tranquilles et je leur en suis reconnaissante!

Hier après les cours, grosse réunion avec tous les profs de l'école. Au moment où je cherchais un endroit pour me planquer et dormir tranquillement, sont apparues quatre personnes membres de l'association "Zivil Courage" - une assoc' luttant contre la montée de l'extrême droite, particulièrement en Saxe où le phénomène est assez affolant. Le topo consistait à nous montrer des signes et symboles généralement arborés par les jeunes sympathisants, et à nous indiquer la marche à suivre si jamais l'un de nous repérait l'un de ces symboles ou un comportement anormal chez les élèves.
Très instructif et un peu effrayant quand même - la liste des symboles et des groupuscules saxons est très longue...

Retour nach Hause. Ma coloc' m'attend pour prendre son premier cours de français - à sa demande. On reprend tout depuis le début, la prononciation, les pronoms personnels... C'est assez drôle de lui faire cours, elle est très motivée et répète sagement ce que je lui demande. Bien contentes toutes les deux, on a décidé de remettre ça jeudi.

Après le cours, j'ai poursuivi sur le même thème: soirée française au "count down", préparée par les erasmus français de Dresde. Gros succès pour les mangeurs de grenouilles, le club était bourré à craquer et le buffet a disparu en deux minutes chrono. Et la bonne surprise dans tout ça c'était les allemands très sympa que j'ai rencontré...

... le tout a rendu le réveil de ce matin bien difficile - et puis andouille que je suis, j'avais oublié de démaquiller le drapeau français colorié sur ma joue... na ja.
Journée assez speed à l'école, mais cette fois j'ai enfin pu observer un peu et prendre quelques notes pour moi. Peu à peu j'ai bien l'intention de faire ma vie et mes cours de mon côté. Ma tutrice risque d'être absente encore longtemps, Frau D jongle entre remplacements et la grippe de ses enfants... Je pense que j'ai tout intérêt à prendre mon indépendance, histoire de ne pas souffrir des absences des uns et des autres. Et après bientôt deux semaines, ça me parait plutôt faisable.

Il faut que j'abrège ces quelques nouvelles. Je rejoins Dorothee dans 10 minutes pour assister à une conf' sur les banlieues françaises... et il faut que je prépare l'arrivée de Gillou et Cathoche, qui débarquent vendredi... et que j'attends de pied ferme!

01 novembre 2007

Expérience.

Aujourd'hui dans le genre sensations fortes, j'ai été servie.

Passons la grosse frayeur en ne voyant plus, ce matin à 6h30 (vous avez bien lu - inhumain non?) mon fidèle vélo dans la cour ce matin... Bon ok, selber schuld, je l'avais laissé garé ailleurs. Mais déjà l'adrénaline se rassemblait dans mes cordes vocales, prètes à insulter la terre entière...

Aujourd'hui à l'école j'étais sensée, après une heure d'histoire sans problème avec les 13ème vus mardi, avoir une heure libre puis deux heures de français.
En réalité, ma tutrice étant toujours absente, tout a été chamboulé... et voilà Frau D., qui me chaperonne en ce moment, se tournant vers moi un peu flippée et me disant combien ça l'arrangerait si je m'occupais des 13ème... maintenant. Seule.
Bon, c'est vrai qu'ils avaient juste à terminer le travail en petit groupe commencé mardi. Je n'aurais qu'à passer dans les rangs pour corriger les fautes et donner un coup de main.
Mais quand même!!! j'ai senti un petit vent de panique me traverser lorsque j'ai hoché la tête en disant "ich mach das". Ma voix intérieure a protesté, mais c'était trop tard.
Deux minutes plus tard c'était parti... et ça s'est très bien passé. Wie gesagt, je n'avais pas grand chose à faire et l'heure a passé bien vite. Et puis les 13ème sont très sympa, et font des efforts.

Frau D. perdue de vue, je regarde la suite de mon emploi du temps chamboulé, et visiblement j'enchaine sur du français avec les 12ème. J'arrive dans la salle, les élèves sont seuls. On me regarde bizarrement, et je comprends vite qu'il va falloir attaquer sans Frau D., qui se débat encore avec ses changements d'emploi du temps...
Tant pis je me lance. Je me présente en français, leur pose des questions. Aucune réaction. C'est vrai, ils ne font du français que depuis un an... je mélange un peu français et allemand, et peu à peu ils se décoincent.
L'ambiance de cette classe (17-18 ans), malgré seulement un an d'écart avec les 13ème, est beaucoup plus ado-con-con. Ca chambre pas mal, et les garçons "ressentent le besoin" de faire les imbéciles devant moi. Mais au bout de quelques minutes ils se calment un peu, essayent de me comprendre et de baragouiner un peu de français. Frau D. finit enfin par arriver, et les encourage à me poser des questions, à "m'utiliser".
Je remarque peu à peu que Frau D. me sollicite beaucoup. Je la comprends, elle est super heureuse d'avoir une native "à disposition" et a des tas d'idées. Et puis elle veut m'intégrer... mais un peu trop vite je trouve. Je n'ai même pas encore observé de classe de français, parce qu'elle me fait faire tout de suite des travaux avec les élèves. Et lorsqu'elle me demande d'improviser un petit exercice avec les 12ème que je connais depuis dix minutes, et ce après 3h de cours sans pause, je lui dis gentiment que c'est un peu tôt. Un peu plus tard je lui explique que cette semaine, à part me présenter, je suis sensée uniquement observer... chose qu'elle avait un peu mise de côté.

Les deux dernières heures ont été vraiment "krass"... spéciales... Ce sont des classes techniques que je n'aurai pas - ils ne font pas de français - mais Frau D, qui leur enseigne l'allemand/communication m'a proposé de venir, juste pr voir. Et voyant l'intérêt de la classe (la première: des BEP vente) pour moi, elle décide de leur apprendre à se présenter en français...
Chose d'un côté un peu stupide je trouve, parce qu'ils n'ont jamais fait de français et ce ne sont pas 45 minutes qui vont changer les choses, et d'un autre côté pas si bête, parce qu'elle a tout de suite voulu exploiter le brin de motivation montrée par les élèves, et ça n'a pas trop mal fonctionné, même s'ils sont loin d'être aussi cool que les classes lycées.

Mais le pire était à venir. Là encore, Frau D m'a proposé de venir pour "l'expérience". Eh bien j'ai été servie!!
Il s'agit d'une classe de 8 élèves qui n'ont pas obtenu de place en formation en alternance dans une entreprise - à cause de mauvais bulletins, problèmes de discipline etc. Ils sont donc une fois par semaine à l'école pour prendre des cours sensés les aider à trouver une place.
En rentrant dans la classe, le choc. Physiquement, ils sont presque tous affreux. Ils parlent fort et mal, s'adressent à la prof de façon limite, peuvent à peine se concentrer, remuent en permanence. Pour certains on pourrait presque dire qu'ils ont des problèmes mentaux.
Mais comme tous depuis le début, ils sont très cool avec moi et semblent un minimum intéressés. Du coup rebelote, Frau D. décide de leur inculquer un peu de français, histoire de les valoriser un peu et ravie de les voir montrer de l'intérêt...
Je participe comme je peux mais je laisse Frau D. s'en occuper. En sortant je suis lessivée, et elle aussi. Elle me confie qu'elle est une des seules à bien vouloir s'occuper de ce genre de classe - les autres profs craquent très vite et ça ne m'étonne pas.
Son argument, et il n'est pas faux, c'est que ces élèves ne sont absolument pas méchants. Ils n'ont juste pas été éduqués par leurs parents, et elle trouve injuste de les sanctionner à cause de ça. Mais il faut quand même avoir les nerfs solidement accrochés pour s'occuper d'eux.
En sortant je suis soulagée en pensant à mes lycéens timides, souriants, au pire un peu trop adolescents...

... jusqu'à ce que j'apprenne que ma tutrice vient de passer à l'école, pour dire qu'elle est en congé maladie pendant encore deux semaines. Aaargh! Résultat, je commence la semaine prochaine la transition vers mes premières heures de cours seule - et pour compenser j'observerai un peu moins. Donc moins d'heures passées à l'école mais plus de travail. Maintenant que je connais les classes ça ne me gène pas, j'aurai juste 2 fois une heure à faire seule - à chaque fois introduites par Frau D, et avec des élèves très cool...

... Donc je ne panique pas. Du moins pas encore, ha ha.

[rire nerveux]