08 décembre 2007

Curieuse semaine que celle qui vient de s'écouler. Tombée malade mardi, j'ai donc été dispensée d'aller travailler mercredi et jeudi. Peu à peu mes cordes vocales se font la belle, et le concert du choeur se rapproche. Ce qui m'agace dans tout ça c'est que j'ai été incapable de faire de mon temps libre quelque chose de constructif. Parce que quand on est malade, on reste au lit, point à la ligne.

Alors, je lis. Les journaux, toujours - et puis je m'acharne sur ce livre étrange qui me suit depuis des semaines sans que j'arrive à le terminer: "die Legende vom Glück ohne Ende", de Ulrich Plenzdorf, citoyen d'ex-DDR et également auteur des "Nouvelles souffrances du jeune Werther". Ce livre a été adapté au cinéma dans les années 80 sous le nom "die Legende von Paul und Paula", je l'avais vu avec ma coloc Tabea lorsqu'elle préparait un exposé sur les Heimatfilme.

Le film nous avait déjà semblé étrange, très daté. Le livre est spécial lui aussi.

Il s'agit de l'histoire d'amour tumultueuse de Paul et Paula, qui se joue dans le Singer, une sorte de cité de Prenzlauerberg à Berlin, à l'époque où le quartier était encore un vrai quartier ouvrier.
Paul et Paula se connaissent depuis l'enfance mais se "loupent" au moment clé de l'adolescence, Paul étant parti étudier en Russie. Chacun se marie et fonde une famille, mais peu à peu l'attirance entre les deux se fait sentir...
Le récit de cette "histoire de bonheur sans fin" est mené par un habitant du Singer, proche des protagonistes, mais dont on ne connait pas le nom. Paul et Paula interviennent rétrospectivement dans le récit pour le ponctuer de petits commentaires confiés au narrateur, qui les insère directement. Le style est simple, les phrases courtes.
Les traces d'une mentalité très DDR sont visibles mais je n'irai pas jusqu'à dire qu'elles sont criantes. Mais l'habitat collectif, le fait que le Singer soit au courant de tous les détails de l'histoire, que chaque étape soit vécue collectivement, que Paul et Paula soient - du moins quand ils sont en forme - des travailleurs exemplaires, tout ça peut être vu comme "preuve de".
Une sorte de conte de fées à la sauce DDR, donc.

Est-ce que le conte en question a droit à une happy end, je ne le sais pas encore. En tout cas, malgré le style très simple, je trouve ce livre sec, voire âpre - quasiment d'un autre temps, et donc pas si facile ni forcément très agréable...
Mais si vous avez l'occasion de voir le film, il reste intéressant - tout comme le livre. Les deux sont très connus en Allemagne et font partie de ces oeuvres embarquées dans la réunification, reconnues à leur juste valeur...

Aucun commentaire: