17 février 2007

Et C comme chômage...

En discutant avec mon frère je me suis rendue compte que le CPE, c'était il y a presque un an.

Premier souvenir lié à cette histoire: fin janvier, dans le métro qui m'amène à mon exam de "techniques de documentation" (ne me demandez pas ce que c'est, moi-même je n'en savais rien), je lis dans libé un article sur le sujet.

Arrivée à l'exam, je dois commenter un article du "Zeit" sur l'économie allemande. Après mon exposé suit un entretien... La prof, une vieille allemande aigrie crachant sur tout ce qui n'est pas ultra libéral, finit par me demander ce que je peux citer comme évènement politique brûlant en France.

Le CPE, réponds-je. A l'époque, le débat commençait à enfler, mais progressivement. On en était encore au stade des débats parlementaires.

Après avoir dit en deux minutes ce que je savais sur le sujet, elle me demande ce que j'en pense. J'y vais prudemment, n'oubliant pas qu'on est en exam et que la femme en face de moi est loin de partager mes idées. Elle finit par s'agacer de ma prudence, et me demande mon opinion personnelle - "abgesehen der Prüfung". Pour me titiller, elle aligne deux ou trois petites phrases un peu provoc' sur le sujet.

Soit. Même si mon opinion n'est pas encre totalement faite, je commence à défendre plutôt calmement les anti-CPE. Et peu à peu, Frau R. enchaîne sur un discours tellement immonde et bourré de clichés - les phrases qui commencent par "ihr Franzosen...", du style "vous les français vous voulez que tout vous tombe du ciel sans rien faire" "franchement, les français sont surtout très forts pour faire grève" etc- que peu à peu je sors de mes gonds, et le ton monte légèrement.

Derrière-moi, la fille qui passait l'exam avec le deuxième prof est déjà sortie de la salle. Moi je continue à débattre - bzw. à m'engueuler - avec cette Frau R et le peu d'arguments que je peux rassembler.

10 minutes plus tard nous nous rendons compte que le débat risque de tourner en engueulade. Elle souligne le fait que plus je m'enflamme, et moins je fais de fautes. Sur cette remarque que je peine à interpréter, elle met fin à l'exam et me remercie avec un sourire courtois que je lui rends bien.

En sortant de la salle, j'ai deux certitudes:

Je la hais et je ne validerai pas l'exam.

Ce premier débat plus ou moins forcé m'aura sans doute mis la puce à l'oreille.

Quelques semaines plus tard, le comité anti-cpe était fondé à Malesherbes (dans le 17eme, annexe de la Sorbonne où sont relégués les germanistes), et je retrouvais les zigotos ci-dessous pour distribuer des tracts devant la fac.



(oui je sais, la photo est floue mais c'est la seule à peu près normale de nous trois...)


S'en sont suivies des semaines de débats, AG, manifs (aaah, nos banderoles faites maisons, que du bonheur), petits et grands conflits... et blocage.


Depuis, le CPE est passé à la trappe mais pas la loi pour l'égalité des chances dont il faisait partie. Le mouvement s'est essouflé, pour laisser place à la suite de la vie politique.

Même si la campagne prend maintenant toute la place dans les médias, espérons que le mouvement anti-CPE ne tombe pas totalement dans l'oubli...

*******

Question technique: quelqu'un peut-il expliquer à une incapable pourquoi l'espace entre les lignes est parfois correct, parfois non? Comment je peux modifier ça? Et vous ne trouvez pas la taille du texte trop petite?

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Heureusement qu'en allant à cet examen, tu ne sois pas tombée sur une grande enquête de "Libé" concernant l'usage du godemiché au cours des âges...

Anonyme a dit…

Ahhh(soupir...)j'ai devant moi notre pancarte "Malesherbes contre la mauvaise graine du gouvernement". C'était le bon vieux temps...On restera quand même les derniers à avoir eu une banderole pendant une manif anti-CPE (le 1er mai...)!!Mai y'a moyen qu'il faille se remettre au boulot dès juin prochain...ça y est j'ai des visions d'horreurs, j'vai encore faire des cauchemars avec des nains teigneux à talonettes...

Prix Polar a dit…

Et C comme chomage, et P comme précarité, et E comme... euh !! Tu te souviens de notre manif côte-à-côte... je disais "C comme précarité" ... hi hi ...

Anonyme a dit…

finalement comme tous les 68ards, avec le cpe, "vous avez pas changé le monde (...ou en tout cas la loi...) mais vous vous etes bien amusés" c'est ca non?

Anonyme a dit…

Je garde un moins bon souvenir de cette période. Le refus de toute prise de position (dans un sens ou dans un autre), de discussion, le desintérêt général des gens autour de moi étaient à désespérer. Pour résumer: "J'm'en fous, ça ne me concerne pas" (dixit un aspirant au professorat). Si ces gens deviennent mes collègues, je bouffe mon Langenscheidt.

Anonyme a dit…

Question technique
Tu peux peut-être régler ce problème d'espaces lorsque tu rédiges un post en passant de l'onglet "Rédiger" à l'onglet " Modifier le code html". On y voit plus clair pour supprimer les retours à la ligne inutiles.
Bien amicalement.
Papa de Lucie

Anonyme a dit…

bah, cher "anonyme", on a ptet pas changé le monde...mais si on a pas changé la loi on a fait en sorte qu'elle soit pas appliquée (sacré Jacquot...).On s'est bien amusé, oui parfois, mais pas toujours (sacrés fachos...)

Ariane* a dit…

Cher "anonyme" (?), ce n'est pas parce que certains ont su durant ces quelques mois faire preuve d'humour et de dérision qu'il faut en tirer des conclusion hâtives... et encore moins des comparaisons douteuses avec 68.

A*

Ariane* a dit…

Grande nouvelle: je n'arrive plus à capter le wifi des voisins, et le vieux, trèèès vieux PC familial refuse de me conduire jusqu'à blogger - qui me permet d'écrire sur ce blog.
Conséquences:
1)je suis grillée par le voisin, qui a dû certainement sécuriser son réseau
2) j'ai l'air maline maintenant
3) je ne peux plus écrire sur ce blog pour l'instant
4) j'ai envie, mais alors TRES envie, de réduire cett vieille mahcine - que dis-je: cet ancêtre- en bouillie.

Même si le problème ne dépend pas vraiment de moi, soyez sûrs que je fais tout pour le régler au plus vite...

Bien à vous,
Ariane* - pas très loin de la crise de nerfs

Anonyme a dit…

was für hundsgemeine Nachbarn! ein Mädchen, was gerne schreiben würde und ein Publikum, was gerne lesen würde, stürzen sie einfach so ins Unglück....

t.


kopf hoch....