10 février 2008

Boulimie cinématographique.

Les films s'enchaînent de plus en plus. Ceux de notre sélection, un ou deux par jour, et tous les autres que nous réussissont à voir. Nous procurer des billets est d'une telle facilité que c'en est presque insolent.
Vu hier les courts métrages "Robin" et "Teenage Angst", l'interminable "fabrique des sentiments" et le formidable "There will be blood" qui devrait rafler un gros nombre d'ours.

Dans une heure je vais voir "Julia", le dernier Zonca, ensuite "Am Ende kommen Touristen" - par le gagnant de "dialogues en perspective" d'il y a deux ans - puis, après le documentaire de notre section "Football under cover", on ira voir le film sur Patti Smith. Notre moyenne pour l'instant est d'environ 3 à 4 films par jour. Et c'est un sentiment magique à chaque fois que les lumières s'éteignent.

L'ouverture de notre sélection "dialogues en perspective" s'est faite vendredi soir, sur le film "Berlin, 1. Mai". Une salle bondée, une rangée réservée pour nous, et le directeur de la section qui nous présente... et nous réclame sur scène. Voilà les 7 jeunots du jury alignées en rang d'oignons devant 500 personnes, dont la moitié étaient les équipes des films de la sélection. Impressionnant.
Le plus impressionnant étant sans doute notre premier dialogue après le film. Mais là-dessus, secret défense!

Après ce travail intellectuel, place à la détente. Une soirée était organisée pour notre sélection, dans une énorme salle du cinéma VIP de la Berlinale, où se déroulent toutes les avant-premières officielles. Une fête incroyable qui nous a permis de rencontrer pas mal de gens, et de mieux nous connaître aussi.

Bref, beaucoup à raconter, tellement que nous nous forçons chaque jour à mettre les grandes lignes par écrit, de peur d'oublier certains moments importants.

Et maintenant je dois vous laisser, le premier film de la journée m'attend.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La Berlinale est le deuxième plus grand festival international de cinéma. Du glamour servi par une armée de travailleurs précaires, impossible à dénombrer: stagiaires sur-diplômés et peu indemnisés, ouvreuses, projectionnistes, femmes de ménage, programmateurs. Tous mobilisés pour cette grande industrie cinématographique qui rapporte beaucoup à certains.
Pour la première fois cette année, le mouvement MayDay (réseau européen de précaires en lutte) très implanté à Hambourg et aujourd'hui à Berlin, a profité du festival pour dénoncer la précarité des travailleurs de l'industrie culturelle en Allemagne.

Samedi 9 février, pendant qu'Eric Zonca présentait son film sous les projecteurs du Berlinale Palast, une centaine d'artistes, étudiants, stagiaires, se retrouvaient au Roter Salon de la Volksbühne, pour assister au Gala des perspectives précaires.

Dans un film documentaire, tourné et monté dans l'urgence par un collectif d'artistes et journalistes indépendants, pendant les deux premiers jours du festival, une ouvreuse souligne que la précarité soit passée sous silence:

"Les journalistes ne parlent que du côté positif du festival, mais jamais personne ne se penche sur nos conditions de travail."

Même si beaucoup sont heureux de pouvoir désormais mettre le mot Berlinale sur leur CV, tous parlent de stress, d'horaires à rallonge, de salaires ridicules, voire inexistants, de jobs abrutissants (tenir les portes, vérifier les badges, indiquer les chemins…). D'autres hésitent à parler de leurs conditions de travail et surtout de leur salaire, certains de leurs contrats stipulant qu'ils ne devaient en aucun cas les évoquer.

Le festival n'hésite pas à faire travailler ses troupes sans relâche, douze, quinze heures par jour parfois, contre quelques lignes sur le CV et 400 euros à la fin du mois. Sans compter que dans une ville où le chômage s'élève à 15% (un des taux les plus élevés d'Allemagne), la Berlinale représente un événement très important économiquement.